Une France malade de sa banlieue | Temps Présent

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\"Une France malade de sa banlieue\", Temps Présent du 20 avril 2017, une émission de la @RTS - Radio Télévision Suisse .

Comme vous le savez, nos voisins Français se sont rendus aux urnes en avril 20217 pour le premier tour de l’élection présidentielle. Et rarement, la France n\'avait eu l’air d’aller aussi mal. C’est au point où parfois même, on a entendu lors des débats des mots effrayants, aussi effrayant que « guerre civile », par exemple. Cette menace n’est pas sortie de nulle part, elle a été exprimée tout-à-fait publiquement par des responsables du renseignement intérieur français.

Car c’est un fait : il y a des lieux en France où les forces de l’ordre ont, en partie, perdu le contrôle. Les banlieues, en particulier 80 d’entre elles, classées sous l’appellation de « zones de priorité sécuritaire». Ravagée par le chômage et la délinquance, historiquement en proie aux émeutes, ces banlieues sont désormais qualifiées par certains de « zones de non-droit ». En février dernier, à Grigny, au Sud de Paris, des policiers s’y sont fait violemment agresser, leur voiture brûlée, dans l’intention claire de les tuer. Ici, les dealers semblent faire la loi, et les habitants condamnés à une vie de ghetto où les lois de la République ne s’appliquent plus.

La réalité, évidemment, est plus complexe. Une équipe de Temps Présent, Maria Pia Mascaro et Alexandre Stern, ont passé plusieurs semaines à Grigny, dans le quartier ultra- sensible de la Grande Borne, pour comprendre sur le terrain ce qui se passe dans cette banlieue classée rouge. Leur reportage a été tourné dans des conditions difficiles, tant les medias sont suspects, et les journalistes accusés de noircir encore le tableau. Mais vous allez voir aussi à que les habitants de ces quartiers abandonnés de tous ont développé leurs propres réseaux de solidarité, et à quel point ils sont attachants et dynamiques, dans leur volonté de s’en sortir malgré tout.

Un mot encore. De nombreux habitants de Grigny ont acheté leur appartement et sont propriétaires. Hélas pour eux, ils sont écrasés de dettes, 8 millions d’euros au total, car les charges de la copropriété n’ont cessé d’augmenter en raison d’équipements surdimensionnés, comme les espaces verts à entretenir. Les 3500 copropriétaires doivent des millions aux services du gaz et de l’électricité, menacés d’être coupés. Un plan d’urgence pour leur permettre d’échelonner la dette a dû être mis en place, car la revente des appartements est quasiment impossible.


Un reportage de Maria Pia Mascaro et Alexandre Stern
Image : Yvan Illi
Son : Sébastien Fawer
Montage : Robert Mabillard

#Banlieue #BavurePoliciere #Grigny

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